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 كيف يرى الفلاسفة الحب؟

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مُساهمةموضوع: كيف يرى الفلاسفة الحب؟   كيف يرى الفلاسفة الحب؟ Emptyالجمعة ديسمبر 14, 2012 3:55 pm

[left] Comment les philosophes parlent d’amour… et le font

Instable, fluctuant, irrationnel, le sentiment amoureux est rétif au système. C’est pourquoi les penseurs en ont toujours parlé avec précaution. Ce qui ne les a pas empêchés de vivre des histoires de cœur à en perdre la raison…

Alain Dreyfus
Sommaire

Une théorie… loin de la pratique
Rationaliser pour moins souffrir
Un art du langage

Face à nos faillites amoureuses, la sagesse philosophique peut-elle apporter un remède ? Peut-être… Surtout si nous appliquons les théories de leurs auteurs en ignorant ce que furent leurs existences. Tel l’adage : « Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais… » Pour Aude Lancelin et Marie Lemonnier, la philosophie de l’amour est en tout cas un territoire à reconquérir d’urgence. Pourquoi ? Parce que, disent-elles en substance, « penser l’expérience amoureuse est une des seules formes de résistance possible au nihilisme ambiant, qui, avec la flétrissure de l’acte sexuel réduit à un libertinage morbide, a trouvé son arme de destruction massive ». Lourde tâche. La philosophie, éprise de raison, se méfie comme de la peste de l’amour, synonyme de désordre, de chaos et de sentiments incontrôlables. À cela, disent-elles, il faut ajouter un autre handicap : « La philo est très masculine. On entend donc le son de cloche d’une seule moitié d’humanité. L’anxiété face au féminin est déjà vive chez le commun mâle des mortels. Elle devient exponentielle chez les philosophes, êtres intransigeants par nature. » Ils ont résolu, jusqu’ici, le problème avec la même intransigeance : les hommes règnent sur l’esprit, les femmes enfantent…
Une théorie… loin de la pratique

Parcourir le panthéon philosophique d’Aude Lancelin et Marie Lemonnier conduit très vite à cette conclusion : les philosophes n’ont pas beaucoup de leçons à nous donner. À tout seigneur, tout honneur, commençons par Platon (427-348 av. J.-C.), auteur du mythe fondateur suivant : à l’origine, l’homme était une sphère, que le facétieux Zeus a jugé bon de couper en deux; depuis, nous cherchons de par le monde notre moitié manquante, qui nous attend sans doute quelque part. Dans la pratique, pour Platon et ses camarades du Banquet, l’amour physique est le meilleur moyen pour accéder au divin. Or chez les penseurs grecs, il faut, pour y parvenir, passer par (sur) le corps de jeunes et beaux éphèbes, en aucun cas par le féminin, voué à la triviale reproduction.

Ils sont fous, les Romains ? Pas tant que ça : observons Lucrèce (v. 98-55 av. J.-C.). Pour lui, il n’y a rien à attendre de l’amour, sinon la certitude de « rater l’“ataraxie”, ce calme souverain, cette indépendance féroce », cette absence de trouble, bref toutes les qualités qui font la bonne vie prônée par la sagesse antique. Le salut, selon Lucrèce, face aux exigences irrépressibles de la chair ? Une sexualité libre et plurielle, qui ne s’encombre pas de sentiments sirupeux. Après tout, il n’aurait pas désavoué Marc Aurèle (121-180) qui considérait que le coït n’est jamais qu’« un frottement de ventre avec éjaculation dans un spasme de liquide gluant »…

Le concept du visqueux a dégouliné jusqu’au XVIe siècle, notamment chez Montaigne (1533-1592), qui adorait conserver dans sa moustache, longtemps après l’amour, « l’odeur des baisers gluants ». Sceptique, l’auteur des Essais est sans illusion sur l’amour, pour lui, limité à « une agitation éveillée, vive et gaie ». Il se moque des prudes, « celles qui n’y vont que d’une fesse », mais fait preuve, chose rarissime à son époque, de considération pour le féminin, qu’il place sur un pied d’égalité, et pas seulement en ce qui concerne le sexe. « Il n’a rien de généreux, écrit-il, celui qui peut recevoir du plaisir où il n’en donne point. »

Point de cette générosité chez Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), apôtre de l’égalité de tous devant la loi, mais certainement pas entre les sexes. Père du romantisme, son immaturité sexuelle est légendaire. Il appelait son grand amour, Mme de Warens, « maman » (vu son âge, elle aurait pu l’être). Il a finalement vécu avec une femme qu’il n’aimait pas, dont il eut cinq enfants, qu’il a tous abandonnés. Ce qui ne l’a pas empêché d’écrire des textes admirables sur l’amour et Émile, un traité sur l’éducation des enfants d’une admirable cohérence – théorique.
Rationaliser pour moins souffrir

On ne peut pas, en revanche, reprocher à Kant (1724-1804), l’auteur des Fondements de la métaphysique des mœurs, de manquer de cohérence. Sa vie est à l’image de son œuvre : désincarnée. Il n’a jamais dérogé à sa devise « Agis toujours de telle manière que la maxime de ton action puisse être érigée en loi universelle. » De quoi rester intouchable et intouché. Pour rester dans le froid, un mot du Danois Sören Kierkegaard (1813-1855). L’amour occupe une place centrale dans l’œuvre de l’auteur du Journal du séducteur. Tellement centrale que, pour préserver ce bijou dans toute sa pureté, il faut absolument éviter de le consommer. Les amants se rejoindront d’autant mieux dans l’éternité qu’ils ne se sont pas unis dans la réalité…

Nietzsche (1844-1900) donne enfin à l’amour le beau rôle, celui de générateur absolu de toute créativité. Même si, dans les faits, sa vie sentimentale fut un désastre. Celui qui n’attendait pas un quart d’heure pour demander – en vain – la main de la première jeune fille venue, a souffert d’une passion mal récompensée pour la belle Lou Andréas-Salomé, égérie de Freud et du poète Rilke. Il a vécu sous la coupe d’Elisabeth, sa sœur infernale, qui détourna sa pensée au profit des nazis… Heureusement, les couples ne sont pas absents de l’histoire de la philosophie : Hannah Arendt (1906-1975), la plus grande passion de Martin Heidegger, son « battement d’aile d’Éros », dit : « L’amour est en premier lieu la puissance de la vie?; nous appartenons aux vivants du fait que nous sommes sous les ordres de cette puissance. Celui qui n’a jamais subi cette puissance ne vit pas, il ne fait pas partie des vivants. »

Quant à Jean-Paul Sartre (1905-1980), séducteur peu scrupuleux, on peut le prendre en flagrant délit de romantisme dans L’Être et le Néant. Il y décrit l’amour comme une forme de capture subtile. On n’aime vraiment ni un esclave ni un être trop autonome. Il y a un équilibre à trouver, toujours instable, toujours à réinventer. Le fondement de la joie d’amour, ajoute le complice de la « jeune fille rangée », c’est de se sentir justifié d’exister. Le commerce des philosophes a-t-il une utilité dans notre aventure amoureuse ? Pour Marie Lemonnier : « Entre la prise de distance vis-à-vis de ses affects au risque de les dessécher et la passion engluante, il y a un équilibre à trouver. » Pour Aude Lancelin, souriante : « Jusqu’à présent, la rationalisation ne nous a pas préservés des tourments de la passion ! » Toutes deux sont néanmoins d’accord. « L’amour est une guerre, on peut en mourir : pour ce combat, la philosophie est une arme secrète… »
Un art du langage

François Meyronnis, essayiste, a publié un livre sombre(1)… sauf dans son propos sur l’amour. Nous avons cherché à en savoir un peu plus. « Nous évoluons dans une confusion ravageuse entre l’amour et le sexe. La pornographie ne fait qu’exhiber des corps anatomiques : c’est une illusion. La technologie nous prépare des lits à une place : avec l’électronique, il est possible d’être stimulé à distance par les mouvements d’un partenaire absent. L’avenir programmé, c’est la copulation entre fantômes… L’amour est d’un autre ordre. De l’Antiquité jusqu’au libertinage du XVIIIe siècle, il y avait des arts d’aimer qui passaient par le langage. Cette filiation est en panne : le libertinage des années 1970 et 1980 n’a plus de sens, la parole en est absente.

Il y a aujourd’hui chez la femme un investissement plus généreux dans l’aventure amoureuse, qui ne s’explique pas seulement par le désir d’enfantement. Les hommes, dans leur grande majorité, refusent l’attente. Ils désirent l’image de l’autre plutôt que l’autre. Chacun en a fait l’expérience : l’amour nous extrait du temps linéaire, celui qui va du berceau à la tombe. L’amour nous procure une intemporalité provisoire. Il est là pour toujours, sans capitalisation possible, il ne nous appartient pas. C’est une ouverture vers une forme de sacré[/left
]. »
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